Fiery Angels est la deuxième partie de la campagne The Immortal Game après l’excellent Electric Dreams. Le scénario est conçu par Tomas Härenstam et illustré par Martin Grip, David Brasgalla, Eelco Sebring ainsi que Gustaf Ekelund. Les cartes sont de Christian Granath. Est-ce que cette itération est à la hauteur de son prédécesseur ? Oui, avec un ou deux bémols.
Fiery Angels est un bon scénario, avec le même rythme et organisation que Electric Dreams. C’est une excellente boîte à outil pour un jeu d’enquête qui sait rester ouvert et permet de créer une histoire intéressante quelque soient les décisions des joueurs. Blade Runner est devenu ma référence de jeu d’enquête. J’ai très vite eu envie d’y jouer et j’ai dégagé du temps pour le faire, ce qui est un bon signe pour dire que je suis emballé.
Pour chipoter, je ne cacherai pas que je suis un peu déçu par certains aspects de la boîte, en comparaison par exemple à la campagne 26 Draconis d’Alien. Les boîtes d’Alien sont vraiment toutes indépendantes, avec leur jeu de prétirés dans chaque boîte. Là il n’y a pas de nouveaux prétirés. Si ceux de la première boîte sont morts, il faudra s’appuyer sur le livre de base pour en créer de nouveau. On ressent beaucoup plus le besoin d’avoir le livre de base que dans Alien, en particulier pour la description de LA. Je vous recommande de l’avoir (de toutes façons c’est un bon livre, mais voilà, c’est dommage de devoir autant en dépendre).
Plus embêtant, le scénario reprend un personnage de Electric Dreams en disant grossièrement « bon, il est possible qu’il ait été tué dans le premier scénario et dans ce cas vos joueurs vont avoir plus de mal à résoudre cette enquête. » Gni ? Effectivement, mes joueurs l’ont tué (ils préfèrent la promotion à l’humanité), mais je ne vois pas pourquoi cela devrait les empêcher de faire cette enquête dans de bonnes conditions.
C’est d’autant plus étrange qu’il aurait été assez facile de remplacer le dit personnage par un autre. Et c’est d’ailleurs ce que je vais faire. Je râle principalement parce qu’une des choses que j’apprécie le plus chez Free League, ce sont leurs jeux qui demandent peu de préparation pour le MJ, c’est donc un petit peu agaçant de faire un travail que l’on ne s’attendait pas à faire. Enfin, ce n’est pas la fin du monde non plus.
La fin du scénario est une transition avec le suivant. À ce titre on reste un petit peu sur sa faim en terminant. Mon avis sur cette fin dépendra beaucoup de la suite. Mon principal regret est que c’est assez scripté. Les joueurs ont un peu moins la main que dans la plupart des productions Free League. Bon, si c’est le prix à payer pour une chouette troisième partie, pourquoi pas.
Pour la boîte physique, ça fait toujours plaisir d’avoir une boîte pleine d’aides de jeu. On a encore une fois l’impression d’être bien gâté. Cela dit, les photos à analyser sont vraiment très très sombres. Je trouve qu’on ne voit pas très bien. Alors oui, c’est l’ambiance film noir tout ça, mais c’est peut-être un peu trop sombre en ce qui me concerne.
Free League m’a fourni le module FoundryVTT pour ce billet, merci à eux. En reprenant le jeu, j’ai été très agréablement surpris par les améliorations apportées depuis le premier scénarios. Je me suis en particulier senti plus à l’aise avec les cartes. La version numérique du scénario est très pratique à utiliser. J’ai eu un bug cependant pour diffuser les aides de jeu via Foundry. Cela vient sans doute de mon installation plutôt que du module lui-même.
Mais comme d’habitude, tout est déjà rempli, PNJ, lieux, aides de jeu. Quand on joue en ligne cela permet d’être prêt plus vite. Bref, Ça vaut le coup. Ça pourrait presque être auto-suffisant, cependant j’aime bien encore avoir les livrets (même si c’est en papier glacé, beurk) et les PDF.
Toutes ces réserves mis à part, je recommande vivement Fiery Angels. C’est un bon scénario d’enquête qui utilise une méthode excellente pour dérouler l’action. On ne peut que passer un bon moment avec si on aime bien la franchise Blade Runner.
Le rôliste numérique 