Le premier, c’est d’être soi-même. Je crois que c’est le meilleur conseil qu’on puisse donner à un ou une nouvelle MJ. Ça vient d’un pote prof qui regrette que ses collègues cherchent trop à ressembler au stéréotype du prof « sévère mais juste » et prennent des postures en contradiction avec leur personnalité alors qu’ils ou elles seraient de meilleurs proffes s’ils étaient juste eux-même. La citaton exacte de mon pote, c’est que l’on est son premier outil de travail. Et ben c’est pareil pour meujeuter, prenez-vous en compte dans l’équation, soyez un ou une MJ qui vous correspond.
J’imagine que le souci, c’est quand on se compare avec les super MJ, avec les MJ stars. J’imagine que ça peut en rebuter certains pour se lancer. Moi je ne suis pas un MJ incroyable. Il y a des gens dont j’entends dire « c’est un super MJ ». Je ne pense pas qu’on dise ça de moi. Je dois plutôt être un MJ « honnête ». Et parfois, oui, j’ai eu un peu du mal à me jeter dans le bain face aux « super MJ ». Pire, j’ai essayé d’imiter certains d’entre eux, et globalement, ce n’était pas des bonnes réussites. J’ai mis du temps à me rendre compte que je passais des meilleurs moments en étant moi-même.
Avec le recul, je me suis rendu compte que les super MJ de ma jeunesse étaient des personnes avec une forte personnalité, parfois écrasantes et souvent peu bienveillantes. J’ai mis du temps à me rendre compte qu’en fait, je n’avais pas envie de jouer comme eux, que je leur préférais largement mon premier MJ, qui n’était pas un super MJ, mais qui était un super pote et j’ai passé de bien meilleurs moments avec lui qu’avec d’autres.
Donc voilà, n’ayez pas peur d’être fade à côté des super MJ, n’essayez pas d’imiter un super MJ, soyez vous-même et lancez-vous. Et faites quelque chose qui vous fait envie. C’est ça l’autre meilleur conseil. Vous ne pourrez pas être mauvais si ça vous fait envie. Je crois que ma pire partie en temps que MJ c’était le championnat de France de L5A à Tours, il y a fort longtemps. J’ai détesté le scénario imposé, je ne l’aurais jamais fait jouer à ma table. En plus, il y avait très peu de temps pour le préparer, c’était stressant. J’étais coincé, si j’abandonnais, je laissais en plan six personnes qui s’étaient inscrites en tant que joueurs ! J’ai passé un moment horrible et j’ai dû être un très mauvais MJ ce soir là. D’ailleurs, je n’étais pas classé. C’était mon dernier championnat de jeu de rôle. Faire jouer un truc que je n’ai pas envie de jouer, c’est la cata assurée pour moi.
Personnellement, je n’ai jamais beaucoup hésité pour maîtriser, parce que l’envie a toujours primé sur le doute. L’envie de lire un livre de règle, l’envie de faire jouer une aventure. Cela dit, j’ai commencé à une époque où il n’y avait pas d’AP, ni de stars, ni de gros livres expliquant comment être un MJ. C’est peut-être plus impressionnant maintenant ?
Être soi-même, suivre ses envies, ne cherchez pas trop de conseils en dehors de ces deux là. Prenez ceux du jeu auxquels vous avez envie de jouer éventuellement. Et ponctuellement, quand vous notez qu’un truc s’est moyen passé, faites un RETEX ou allez voir s’il n’y a pas des conseils à piocher sur ce type de problème. C’est à ce moment là qu’un conseil a le plus de sens. Ce qui fera de vous un meilleur MJ c’est la même chose qui fait de vous un meilleur PJ : l’expérience. Jouez ! Ne vous laissez pas impressionner par les stars et n’attendez pas d’avoir fini un gros livre sur comment être MJ pour commencer.
Le rôliste numérique 