Les donjons c’est pas plus con

Drakar och Demoner/Dragonbane, un super jeu plein de petits donjons.

Je lis avec beaucoup de délice l’aventure de la boîte de base de Drakkar och Demoner/Dragonbane. Elle est constituée d’une dizaine de mini-aventures qui peuvent être connectées entre elles avec une intrigue plus globale. Ces minis-aventures sont bien souvent des minis-donjons que l’on peut faire en deux à quatre heures. J’en ai déjà fait jouer quelques-uns et j’ai hâte de passer à la suite ! Et en même temps, je sais le mépris que peuvent susciter ce type d’aventure. C’est assez fréquent de voir quelqu’un expliquer qu’une aventure est décevante ou mauvaise en disant tout simplement « c’est un donjon ». Souvent ces mêmes gens valorisent les scénarios d’enquêtes et le disent un peu à la manière de ceux qui expriment leur préférence pour le comté vis-à-vis de l’emmental. Ils ont le ton de ceux qui ont tout compris et qui font la bonne chose à faire. Moi j’aime bien le comté et l’emmental et il se trouve que je ne pense pas que le style « donjon » ait à rougir devant les scénarios d’enquête. On n’utilise pas moins sa tête dans un donjon que dans une enquête. Pour vous en convaincre, je vais décrire ce qu’est un donjon puis une enquête avant de les comparer. Bien sûr, on peut mettre des donjons dans une enquête et des enquêtes dans un donjon, je me concentre ici sur des formes épurées des deux genres.

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Si D&D était un genre de manga et autre analogies foireuses

Ou pourquoi je m’éloigne de plus en plus de D&D, sous toutes ses versions et formes, OSR comprise (OSE, DCC, etc).

Edsger W. Dijkstra était à l’informatique ce que Bernard de Clairvaux était au monachisme, un type brillant, mais pas très rigolo.

Edsger W. Dijkstra explique dans On the cruelty of really teaching computing science que le raisonnement par analogie empêche de concevoir des choses radicalement nouvelles. Il va jusqu’à trouver une causalité entre la prédominance de la pensée par analogie au Moyen Âge et la stagnation intellectuelle de l’époque. Et là j’ai envie de dire, Edsger, d’où tu t’y connais en Moyen Âge ? Comment peux-tu établir ces faits et en tirer une corrélation et une causalité? Écouter Edsger W. Dijkstra sur le Moyen Âge, c’est un peu comme écouter Bobby Fischer parler de géopolitique. Ça déçoit. On ne peut pas être un génie en tout.

Moi heureusement, je ne vais pas vous parler de Moyen Âge, mais de jeu de rôle qui s’inspirent de l’image qu’on se fait du Moyen Âge avec en plus beaucoup de fantaisie et de merveilleux. Et je vais parler de D&D, plus précisément des trucs qui me gênent dans D&D, au point que je n’ai plus très envie de mener des parties à ce jeu ou dans ces univers. Et pour essayer de l’expliquer je vais faire des analogies. Dijkstra ne m’en voudra pas, je ne cherche pas à vous faire comprendre quelque chose de radicalement nouveau.

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Qu’est-ce que l’OSR ?

Ce billet n’a rien d’exceptionnel, mais les liens que j’y référence sont vraiment super.

Old-School Renaissance, la renaissance de la vieille école est un genre de jeu de rôle populaire depuis quelques années qui remet en avant les styles de jeux des premières éditions de Donjons et Dragons. Certains jeux récents s’en réclament, comme Dungeon Crawl Classics (DCC), Forbidden Lands ou Mörk Borg, d’autres sont carrément des clones de vieilles éditions de D&D (OSE pour B/X D&D, OSRIC pour AD&D 1 et Swords & Wizardry pour OD&D). OSE et Forbidden Lands sont deux de mes chouchous et ceux que je connais le mieux.

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Pourquoi D&D 5 est si populaire alors qu’il y a des jeux mieux ?

Voilà un titre raisonnable que permettra d’aborder le sujet sans passion. C’est une question à laquelle je cherche moi même à répondre, car si je m’amuse bien avec D&D 5, franchement, je préfère jouer à d’autres jeux pour tout un tas de raisons. Disons que je trouve principalement que au delà du niveau 5, les classes de personnages sont mal équilibrés et que les combats deviennent long et ennuyeux. Il n’y a pas un grand éventail tactique au jeu, la plupart du temps, on s’engage et on tape jusqu’à ce que ça meurt. Plus les niveaux montent, plus tout le monde a plein de points de vie, plus c’est long à mourir. Ennui.

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Le dessus de table en distanciel, de la Webcam à Owlbear Rodeo

Quand le déclic eut lieux début 2021 que j’allais pouvoir me relancer dans le jeu de rôle avec la visio, il est assez vite apparu la question de comment représenter le dessus de la table. J’avais jeté à ce moment là mon dévolu sur la campagne la malédiction de Strahd. Et en lisant les règles de D&D 5, j’étais assez emballé à l’idée de pouvoir jouer sur une grille, pour ajouter un petit côté tactique au combat.

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